La petite histoire allemande

Les archives de la STASI apportent des révélations inimaginables. Le Ministère pour la Sécurité d'Etat de l'ex-Allemagne de l'Est dépassait le stade de la torture. Pour 3 dissidents trop connus pour être liquidés de manière classique, la STASI les a soumis à des radiations radioactives, provoquant plus tard un cancer très rare qui a entraîné leurs décès.

Je ne peux m'empêcher de penser au roman "Les Bienveillantes" de Jonathan Littel avec l'officier SS qui élimine les Juifs sans état d'âme. Et si l'auteur de l'horrible trouvaille était, là aussi, un bon père de famille, qui aimait par exemple la musique de Beethoven et le théâtre de Brecht ?

Le meilleur d'entre eux

Le ridicule devient ubuesque : le fiston de Nicolas Sarkozy est nommé à la tête de l'EPAD, organisme public à gros budget et politiquement important. Le prince Jean Sarkozy, 23 ans, qui connaît le droit (étant étudiant en 2ème année de Droit), serait apte à décider des contrats énormes avec l'argent des contribuables que nous sommes. Dans cette logique, son petit frère Louis, 12 ans, qui va à l'école, sera bientôt proposé comme ministre de l'Education nationale de la République française. Madame Balkany, vice-présidente UMP du Conseil général des Hauts-de-Seine, s'enthousiasme : "Jean est le meilleur d'entre nous !". On n'ose pas alors imaginer le niveau général de sa famille politique.

Touche pas à la retouche d'image

Une députée française propose une loi contre la retouche d'image. Ayant une véritable addiction à Photoshop et au traitement d'images, je me dois de réagir. Encore une idée farfelue venant du camp des férus d'interdictions. C'est vrai que la modification de photos n'est pas toujours heureuse. On n'a pas demandé à Malraux et à Sartre l'autorisation d'effacer la cigarette présente dans leurs portraits. Et il ne fallait pas enlever les bourrelets à Sarkozy : l'homme manquait déjà d'épaisseur. Mais le réarrangement de la réalité capturée a toujours existé. Les communistes faisaient disparaître des photos les victimes de leurs purges. A la libération de Berlin des nazis, dans la mythique scène de soldats hissant le drapeau soviétique sur les toits du Reichstag, on a retiré la 2ème montre au poignet d'un type, car elle faisait penser à un pillage.

A y réfléchir, la retouche d'image rend le réel moins moche, et invite aussi à un peu de rêve.Acte d'autant plus justifié que le monde d'aujourd'hui, avec ses guerres, ses crises, ses injustices, ses misères et son auto-destruction, ce monde n'est pas beau à voir et, faute de révolutions, il a vraiment besoin d'être retouché profondément.